USD - Les Copains d'Abord

Oyez Oyez braves gens ! Le tournoi opposant la cité de Donzenac à la commune de Sainte Féréole et ses chevaliers des « Copains d’Abord » a tenu ses promesses. La première manche disputée en deux temps entre décembre et janvier avait déjà couronné les bourgeois du Pic du Maumont. Cette deuxième joute confirme la suprématie du Vicomté sur les Manants flégeollois. Mais demain sera une autre paire de manches. Les effectifs sont nombreux, nous nous comptons 15 aux portes du vestiaire et les recevants sont même en mesure de composer deux équipes. Dans notre camp, on compte 5 engagés dans le 10 kilomètres de Brive du lendemain. Il va falloir gérer les organismes. C’est Nino, notre historique dernier rempart, encore endolori par une semaine chargée qui compose l’équipe de départ.

On sent bien que la partie est d’importance. Les photographes font crépiter leurs appareils. Un arbitre du comté facilement reconnaissable à son affublement canari a été désigné par la sainte confrérie de la calebasse. Selon les règles en vigueur, on disputera trois joutes. La première va être à l’avantage de nos couleurs, en tout cas au niveau des points marqués . En effet, de part et d’autre on s’attache à construire. Notre jeu est cependant plus direct et nous appuyant sur un William rayonnant bien accompagné au milieu par Momo le sarrazin et Francis le malin, nos flèches Thierry et Fred perturbent l’arrière garde donzenacoise. Et bien vite, Fred la foudre place une frappe qui fait mouche (1-0). Nino est aiguilloné mais il tient bien le coup. La fraîcheur de nos fantassins fait à ce moment du tournoi la différence et Fred y va d’une 2ème réalisation malgré les efforts de Poufinho le lusitanien dans le but des chevaliers du Maumont. Un cadeau de nos hôtes sous forme d’une passe dans l’axe face à la cible pour Thierry Maré, se ponctue par une frappe tendue entre les jambes de l’infortuné Pouf abandonné par les siens, et un 3-0 bien trop sévère quand l’homme en jaune interrompt cette première joute.
 
Nous savons que cette avance trop confortable ne traduit pas la valeur des forces en présence et nous attendons à un retour, d’autant qu’une nouvelle escouade engage la deuxième joute. Jo qui a bien tenu le couloir droit en première période a cédé sa place à notre vénéré président Doudou qui est en souffrance et qui réclame mon soutien alors que je suis moi même tétanisé. S’en suivent quelques avaries dans notre coque défensive et les attaquants de Donzenac ouvrent normalement leur compteur but sur un face à face avec notre gardien (3-1). Nous reprenons nos esprits et Titi la boulange, bien servi dans la surface élimine Pouf avant d’échouer sur le petit filet. Le jeu est propre et le rythme élevé. Mais ce sont encore nos hôtes qui vont marquer, après un mitraillage en règle où Nino doit finalement s’incliner après avoir repoussé longtemps l’échéance (3-2).Nullement abattus pour autant nous repartons de l’avant et une relance de Nino passe de pied en pied, Fred à William qui me donne un ballon de but face à Pouf que je tente de lober, mais Paf ! nous rentrons en collision. Le courageux gardien gît à terre, mais plus de peur que de mal, il revient à lui.
Fin de la 2ème joute. (3-2).
 
Nino est arrivé au bout. Jean Louis absent, nous n’avons plus de gardien. Heureusement chez les Casadei il y a toujours une solution et Loïc succède à papa. Lourde responsabilité. Nous n’avons pas touché le ballon et déjà nous encaissons un premier but d’une belle frappe au ras du poteau sur laquelle Loïc la science ne peut rien (3-3). Cette calamiteuse entame est annonciatrice d’une défaillance collective rapidement sanctionnée par un 4ème but des maîtres des lieux (4-3). Sursaut d’orgueil, nous remettons le couvert ; un ballon récupéré à la ligne médiane relayé par les complices Fred et William m’échoit dans la surface de réparation face au portier lusitanien qui repousse ma pichenette sur Sir William qui reprend instantanément ; Acsencio le preux repousse en opposant son corps à ce tir d’arquebuse , mais la sphère, comme attirée par William le magicien revient sur son pied droit qui la catapulte cette fois sous la barre des riverains du Maumont (4-4).
 
Quel tournoi ! L’affront bascule dans le dernier quart d’heure. Thierry Mecton Bouillaguet subit la sanction suprême pour avoir selon l’arbitre (dont nous connaissons ses amitiés avec le vicomté) l’auteur d’un déséquilibrage. Le tireur oubliant le code de la chevalerie que nous avions appliqué à la
lettre à Sainte Féréole en janvier exécute une frappe lucarnienne imparable (5-4).Nous n’abdiquons pas mais nos velléités s’étiolent. Les Donzenacois finissent mieux et à force de possession ils inscrivent un dernier but (6-4). Le fils a pris 4 buts en une seule période contre 2 au père en deux
joutes. Nul doute que ça alimentera le débat familial. L’arbitre peut siffler la fin du tournoi remporté légitimement par les hommes au blason frappé de la gamade. Etat d’esprit irréprochable !
 
Après un lavement, les troupes se transportent jusqu’à la salle commune ou les cuisiniers s’activent à faire mijoter un dîner de fêtes avec magret de canard. Mais avant, les opposants du jour partagent quelques breuvages à tire-larigot et déjà se projettent sur le prochain tournoi. L’ambiance est bouillonnante et on n’est pas loin de faire la chenille à la queue leu leu. Avant d’ouvrir le dîner, le chef des calebassiers honore le cuisinier Didier pour services rendus en le couvrant de cadeau . Nous en profitons pour remercier son compère Cousty. Il ne reste plus qu’à passer à table et faire ripaille. Ce sera fait et apprécié. Une belle soirée pour entretenir et perpétuer l’amitié entre Gamadous et Flégeollois.
 
Manuel HERMIDA, émissaire à Donzenac pour la Confrérie des « Copains d’Abord »
 
Pour comprendre le médiéval :
BOIRE À TIRE-LARIGOT
Boire comme un trou. Selon le sens du mot larigot, l'expression peut avoir plusieurs origines :
- sens de gosier : on boirait " à tire-gosier ".
- nom d’une des grosses cloches de la cathédrale de Rouen : La Rigault (nom de celui qui en avait fait don). Son poids faisait tirer la
langue aux sonneurs et assécher leurs gosiers.
- petite flûte semblable à un pipeau. Boire à tire-larigot serait boire comme on joue de la flûte, sans quitter l'instrument des lèvres et en
aspirant largement.
 
C'EST UNE AUTRE PAIRE DE MANCHES
C'est une autre affaire. AuMoyen Age, les manches des vêtements n'étaient pas cousues de manière définitive, mais simplement ajustées au dernier moment. Les dames pouvaient, en signe d'attachement, remettre leur manche à leur chevalier qui l'arborait alors à sa lance ou à son écu lors des
tournois. Ce gage amoureux est devenu symbole d'engagement au point qu'on en ait oublié son origine aristocratique et galante.
 
AVOIR MAILLE À PARTIR
Avoir un différend, être en conflit, être en contestation avec quelqu'un. La maille dont il est question ici est une monnaie, la plus petite qu'il existait sous les Capétiens alors que partir signifiait partager. On ne pouvait donc pas la partager. Ceux qui devaient le faire finissaient toujours par se disputer. Aujourd'hui, l'homonymie entre maille (monnaie) et maille (tricot) et partir (partager) et partir (s'éloigne, s'en aller) a permis à l'expression de subsister.
 
À LA QUEUE LEU LEU
Aujourd'hui l’expression signifie " l'un derrière l'autre ". Leu est la forme ancienne du mot loup (parfois lou). A la queue leu leu devrait donc se lire à la queue du loup le loup. AuMoyen Age, les loups étaient très nombreux et se déplaçaient en bandes, souvent l'un derrière l'autre. Leur apparition était redoutée par la population.
 
La gamade : fauvette à tête noire. Sur le blason, elle a dans son bec une brindille de sinople et vole vers un nid où se trouvent ses gamadous de sable, au chef d'azur à trois fleurs de lys d'or.

 

INFO 

Retrouvez l'US Donzenac sur son nouveau site internet !

https://usdfoot.webnode.fr/

 

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