Avachi et comme fataliste, c’est un homme profondément seul qui contemple les trophées du club house de l’US Donzenac. Sébastien Moisan coach de l’équipe C, a les traits tirés et quelques cernes sous les yeux, synonymes de fatigue.  En troisième division du district de la Corrèze par un coup de piston, il admet aujourd’hui que son équipe peine à s’acclimater aux exigences de cette belle compétition. Toujours en mal de victoires, l’équipe C montre malgré tout des signes encourageants.  Pourtant, les premiers chiffres se veulent rassurant pour les gamadous puisqu’ils ont tenu en échec le leader de la poule, Perpezac-Sadroc.  Au pointage de la 9e journée,  l’équipe est classée avant-dernière, à dix-huit longueurs du leader et Sébastien a passé 267 heures au téléphone, envoyé 543 SMS et utilisé 9 compositions d’équipe et schémas tactiques différents... en vain. 

Bref « Selon vous, Sébastien Moisan sera licencié :
a) maintenant ;
b) tout de suite ;
c) sans plus tarder ;
d) ou bien alors immédiatement. »

Alors, l'US Donzenac est-il sur une mauvaise pente ?
L’équipe C est une équipe joueuse. L’équipe C est aussi aux portes de la relégation. A sa place ? Dans l’envie et sur la volonté de proposer du jeu, Donzenac n’a rien à envier à d’autres équipes du championnat… Sur le plan comptable évidemment, Stefan Effenberg* vous le dira mieux que moi, “ La situation est sans espoir, mais pas critique”.
L’équipe C vient de donc de vivre une première partie de championnat digne d’une équipe moldave. Capable du meilleur quand son groupe est en totale possession de ses moyens, mais aussi du pire lorsque ses joueurs abusent trop de la discothèque et des boissons locales.
Nous sommes alors en droit de nous demande si, comme à l’image d’un célèbre entraîneur auxerrois, coach Moisan pouvait surveiller les joueurs chez eux, se mettre au péage ou aller en boîte voir s’ils y sont ! Sa réponse: « Je le fais déjà ! je partage même le verre de l’amitié avec eux ». On comprend mieux !

On n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise
La multiplicité des équipes de l’USD permet de découvrir différents styles de jeu. Pourtant, le fan du club, spécialiste de football ou non, se rendra vite compte qu’il va chaque semaine voir jouer les mêmes équipes : la A souvent et la B parfois… s’il fait beau. À l’image de tous ces bouquets TV qui proposent 400 chaînes mais qu’on n’exploite jamais vraiment pour autant.
Dans ce contexte, pour attirer du monde au stade Jean Burin, il faut bien jouer, ou tout du moins proposer un spectacle qui incitera à revenir. Alors, délaissez l’alléchante équipe fanion pour regarder par exemple un match du Challenge des Réserves entre Donzenac et St Hilaire Venarsal 3 ce dimanche 12 janvier 2014 à 14H30. Je sais, ça n’a rien d’évident, mais bon, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise... et puis il va bien falloir que cette équipe C sauve sa peau en seconde partie de saison !

Il va falloir sauver la patrie
Au Micro de TF1, Christian Jean-Pierre averti d’entrée : « il faut faire attention à toutes les équipes ! ». On calme ses ardeurs Christian, ça reste de la 3ème division district en face, bref, pas de quoi affoler un ours brun … ou une gamade.
Certes l’équipe a obtenu un seul succès lors de ses neuf dernières sorties mais les donzenacois sont capables de réaliser un bel l’exploit comme l’a fait la Corée du Sud en 2002 pour se hisser en demi-finale de la Coupe du Monde.
Il faudra donc être malin comme un coréen pour valider son ticket dans ce même championnat lors de la saison 2014-2015.
Du cœur, du combat, et de l’efficacité. Des tacles, des semelles et plus si adversité** tels sont les ingrédients pour sauver la patrie.
Et comme le veut la tradition avec la Bonne-Mère à Marseille, les joueurs donzenacois pourront faire le chemin entre Jean Burin et le domicile de Saint-Moisan à genoux si, par bonheur, ils parviennent à se sauver au terme de la saison.

*Stefan Effenberg est un ancien footballeur allemand né le 2 août 1968 à Hambourg
** non ceci n’est pas un appel à la violence !